05/04/2000

Rugby du Jeudi Midi : Etat de Crise

Eric "Mamie" : le grand monsieur du rugby du jeudi
Alors qu'il fete ses 30 ans, le talonneur des Red Star de Mopertuis entame une nouvelle carrière. Derrière le joueur au gabarit atypique se cache l'homme. Interview.


 
 
 
 

Jeudi Midi Olympique.- A 30 ans, vous revenez de blessure au meilleur de votre forme, vous affichez une mine insolente et un physique détonant !
Eric Mamie - Vous savez, le temps des steak-frites est bien fini pour moi (rires) ! C'est vrai que j'ai pu me laisser aller à une époque ou je pratiquai un sport beaucoup moins exigeant. Mais le rugby du jeudi ne tolère pas la demi-mesure. Je crois que si l'on veut arriver à un résultat, il faut savoir s'en donner les moyens. J'ai beaucoup donné pour mon retour, avec des séances de rééducation le long de la touche qui ont été parmis les moments les plus douloureux de ma vie. Mais tout cela est bien fini !! Je me sens bien dans mon corps, bien dans la tête, et je ne veux que prendre du bon temps maintenant.
 

J.M.O. - Entre Jean-Luc et vous, l'entente semble innée. Pourtant vous n'avez pas souvent l'occasion de vous retrouver.
EM - J'ai un profond respect pour Jean-Luc. A une époque où nous tous  vivons de notre sport, il a gardé cet esprit de village, il travaille à plusieurs centaines de kilomètres et n'hésite pas à faire de la route  pour être là quand il le faut. Du coup, je crois qu'il garde un côte ludique qui m'attire énormément. Sur le terrain, on se retrouve facilement tous les deux, et si nous parvenons à faire ressentir au public et aux autres joueurs notre plaisir de jouer, alors c'est gagné.
 

"l'équilibre intergénérationel doit rester une force chez les Red Star "
 

J.M.O. - Sans en avoir officiellement le capitanat, vous êtes un des hommes-clé des Red-Star. Vous parlez énormément, vous motivez  constament vos troupes par des gestes simples mais tangibles. C'est l'expérience qui parle ?
EM - Il ne suffit pas de resserer les liens dans les moments diffficiles. Je crois qu'il est primordial, et après tout sain, d'exprimer sa joie quand on pratique un bon rugby. C'est vrai que ces manifestations de joie ne sont pas toujours bien perçues dans le milieu du rugby du jeudi, mais je reste persuadé que ça fait du bien aux gars. Vous savez, dans l'équipe, nous avons beaucoup de jeunes, et l'équilibre intergénérationel doit rester une force chez les Red Star.
 

J.M.O - Justement, parlons un peu de votre club. Cette défaite face aus Lions semble sonner la fin d'une période faste
EM - Je vous arrête tout de suite. C'est la première défaite de la saison, face à une équipe de très haut niveau. Ils ont pratiqués un rugby complet, de grande qualité, mais nous avons été là, avec les moyens dont nous disposions. Nous avons souffert de l'absence d'une grande partie de notre effectif, et je préfère ne pas revenir là-dessus (NDLR: près de la moitié du staff participait à un tournoi à 7 au Tonga, tournoi paraît-il très lucratif) Du coup, nous avons péché dans la finition, et notre second rideau n'était pas toujours à la hauteur. Mais je crois qu'il y a eu tout de même des points extrèmement positif dans ce match, qui montre que chez nous personne n'est indispensable.
 

RJ - Après ce cap de la trentaine, est-il encore possible d'avoir de grandes ambitions ?
EM - Bien sûr !! D'abord finir cette saison comme elle a commencé, et puis surtout continuer à prendre du plaisr sur le terrain, et à en donner. Vous savez, je crois que devant soi on n'a que les joies qui n'ont pas été encore vécues !
 
 

Et quand on voit les cadrage-débordement qu'il est encore capable de mettre à des jeunes joueurs comme  mathieu, on se dit qu'effectivement tout le plaisir reste à prendre !
Pas de doutes, le bougre saura bien se trouver un troisième poumon pour souffler ses bougies...

Propos recueillis par Thomas