Rugby du Jeudi Midi : Etat de Crise
Eric "Mamie"
: le grand monsieur du rugby du jeudi
Alors qu'il fete ses 30 ans, le talonneur des Red Star de Mopertuis
entame une nouvelle carrière. Derrière le joueur au gabarit
atypique se cache l'homme. Interview.
Jeudi Midi Olympique.- A 30 ans, vous revenez de blessure au meilleur
de votre forme, vous affichez une mine insolente et un physique détonant
!
Eric Mamie - Vous savez, le temps des steak-frites est bien
fini pour moi (rires) ! C'est vrai que j'ai pu me laisser aller à
une époque ou je pratiquai un sport beaucoup moins exigeant. Mais
le rugby du jeudi ne tolère pas la demi-mesure. Je crois que si
l'on veut arriver à un résultat, il faut savoir s'en donner
les moyens. J'ai beaucoup donné pour mon retour, avec des séances
de rééducation le long de la touche qui ont été
parmis les moments les plus douloureux de ma vie. Mais tout cela est bien
fini !! Je me sens bien dans mon corps, bien dans la tête, et je
ne veux que prendre du bon temps maintenant.
J.M.O. - Entre Jean-Luc et vous, l'entente semble innée. Pourtant
vous n'avez pas souvent l'occasion de vous retrouver.
EM - J'ai un profond respect pour Jean-Luc. A une époque
où nous tous vivons de notre sport, il a gardé cet
esprit de village, il travaille à plusieurs centaines de kilomètres
et n'hésite pas à faire de la route pour être
là quand il le faut. Du coup, je crois qu'il garde un côte
ludique qui m'attire énormément. Sur le terrain, on se retrouve
facilement tous les deux, et si nous parvenons à faire ressentir
au public et aux autres joueurs notre plaisir de jouer, alors c'est gagné.
"l'équilibre intergénérationel
doit rester une force chez les Red Star "
J.M.O. - Sans en avoir officiellement le capitanat, vous êtes
un des hommes-clé des Red-Star. Vous parlez énormément,
vous motivez constament vos troupes par des gestes simples mais tangibles.
C'est l'expérience qui parle ?
EM - Il ne suffit pas de resserer les liens dans les moments
diffficiles. Je crois qu'il est primordial, et après tout sain,
d'exprimer sa joie quand on pratique un bon rugby. C'est vrai que ces manifestations
de joie ne sont pas toujours bien perçues dans le milieu du rugby
du jeudi, mais je reste persuadé que ça fait du bien aux
gars. Vous savez, dans l'équipe, nous avons beaucoup de jeunes,
et l'équilibre intergénérationel doit rester une force
chez les Red Star.
J.M.O - Justement, parlons un peu de votre club. Cette défaite
face aus Lions semble sonner la fin d'une période faste
EM - Je vous arrête tout de suite. C'est la première
défaite de la saison, face à une équipe de très
haut niveau. Ils ont pratiqués un rugby complet, de grande qualité,
mais nous avons été là, avec les moyens dont nous
disposions. Nous avons souffert de l'absence d'une grande partie de notre
effectif, et je préfère ne pas revenir là-dessus (NDLR:
près de la moitié du staff participait à un tournoi
à 7 au Tonga, tournoi paraît-il très lucratif)
Du coup, nous avons péché dans la finition, et notre second
rideau n'était pas toujours à la hauteur. Mais je crois qu'il
y a eu tout de même des points extrèmement positif dans ce
match, qui montre que chez nous personne n'est indispensable.
RJ - Après ce cap de la trentaine, est-il encore possible
d'avoir de grandes ambitions ?
EM - Bien sûr !! D'abord finir cette saison comme elle
a commencé, et puis surtout continuer à prendre du plaisr
sur le terrain, et à en donner. Vous savez, je crois que devant
soi on n'a que les joies qui n'ont pas été encore vécues
!
Et quand on voit les cadrage-débordement qu'il est encore
capable de mettre à des jeunes joueurs comme mathieu, on se
dit qu'effectivement tout le plaisir reste à prendre !
Pas de doutes, le bougre saura bien se trouver un troisième
poumon pour souffler ses bougies...
Propos recueillis par Thomas