Nicolas Mollier ( Nicolas.Mollier@ensimag.imag.fr )

Philippe Couspeyre ( Philippe.Couspeyre@ensimag.imag.fr )

DEA I.V.R.

Promotion 2000 - 2001





Les Shadoks

( projet d'animation )







Résumé du scénario :

Au commencement étaient les Shadoks, et ils pompaient, pompaient, pompaient...

Par un beau matin de « pleine Terre » ensoleillé, le roi Shadok, reconnaissable par la flamboyante couronne dorée qu'il porte sur la tête, s'attelait, avec l'aide de ses congénères, à sa tâche habituelle; à savoir pomper. Lorsque, tout à coup, pris par une frénésie aussi soudaine qu'inattendue, son compagnon de « pompage » s'emballât et pompât plus vite et plus fort qu'il ne l'avait fait auparavant. Son ardeur fût telle que la cadence devînt très vite insoutenable, et il arrivât ce qu'il devait arriver : le roi Shadok lâchât prise et se retrouvât propulsé dans les cieux. Il finît sa chute quelque cent mètres plus loin et lorsqu'il eût repris connaissance, à sa grande stupéfaction, une idée vînt à germer dans son esprit. Il se prît à rêver de conquête de l'espace. Il se voyait pilotant un superbe vaisseau, sillonnant la galaxie étoilée.

Son sang ne fît qu'un tour et il ordonnât, sur le champs, qu'on lui bâtisse le vaisseau qu'il avait vu en songe. Sitôt dit, sitôt fait, le Shadoks s'exécutèrent et construisirent, à partir de tout ce qu'ils pouvaient trouver sur leur planète, un magnifique engin. Le splendide appareil, fait de bric et de broc, pointait vers le ciel prêt à décoller. Le grand jour du départ arrivât. Toute la communauté Shadok était venue acclamer son maître, le rêve de marcher sur la Terre leur tendait ses bras.

D'un mouvement alerte, le roi Shadok appuyât sur le bouton commandant les réacteurs. Dans un frémissement de tempête, la machine commençât à s'agiter d'avant en arrière, telle un jeune poulain fourbe. Très vite, les simples soubresauts se changèrent en mouvements totalement incontrôlables et incontrôlés. Une explosion se fît alors entendre jusqu'aux tréfonds de la planète Shadok. Le roi pris son envol, abandonné par le vaisseau qui se mouvait dans quelques derniers mouvements furieux. Il décollât tel une étoile filante, solidement attaché à son siège, et finît par s'écraser non loin de l'aire de lancement où se trouvait, toujours aussi majestueuse, la machine qui ne donnait plus signe de vie.

C'est ainsi que prirent fin les rêves de conquêtes du roi Shadok qui jurât, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.



Détail des scènes :

Le petit film d'animation, que nous avons élaboré, est composé de plusieurs scènes de plusieurs séquences; chaque scène étant entrecoupée de fondus enchaînés.



  1. Générique.

a) séquence 1 : « du nerf mon garçon ! »

Cette première séquence nous permet de faire connaissance avec les personnages :

Le roi, qui s'est auto-proclamé souverain des Shadoks ( nul ne sait ce qui est passé par la tête de ce Shadok pour qu'il décide un jour de se confectionner une couronne et de commander ses congénères ), ordonne à l'un de ses disciples d'actionner une pompe pour gonfler un bien étrange objet, qui gît sur le sol dallé ( figure 1 ).

Les mouvements du personnage se font à l'aide des Ika; plus particulièrement par une Ika dorsale qui commande des mouvements du haut vers le bas ( et inversement ). La pompe, quant à elle, se déplace verticalement à l'aide du Key Frame ( le mouvement est rectiligne ).

La première image est un gros plan sur l'oeil droit du roi, la Terre en image de fond. Le roi regarde le Shadok ( déplacement des yeux à l'aide des Vertex ). Puis, la caméra se recule peu à peu, suivant les courbes d'un chemin défini par un Curve Path ( courbe de Bézier ), dévoilant le deuxième personnage de la scène, la pompe, et une chose informe couchée sur le sol et reliée à la pompe. Les mouvements de la caméra en rotation utilisent le Key Frame. La « chose informe » se dilate peu à peu sous l'action des mouvements répétés du Shadok ( utilisation du Key Frame pour agrandir le « ballon »).




Figure 1. Un plan d'ensemble de la scène.

b) séquence 2 : « c'est gonflé... »

Le Shadok pompe, pompe, et, peu à peu, on découvre que le ballon recèle une inscription: « Shadoks ». La caméra dévoilera une à une chacune des lettres; ses mouvements étant effectués à l'aide de deux techniques d'animations. D'une part, un chemin, formé de courbes de Bézier, permet de la diriger de manière précise et de contrôler sa vitesse de déplacement. D'autre part, le Key Frame permet de contrôler ses mouvements de rotation ( son orientation ).

La séquence commence sur un gros plan du Shadok rappelant le gros plan de la séquence précédente. La caméra suit le mouvement de pompe du Shadok et descend sur la manivelle qu'il actionne. Elle se déplace ensuite vers la droite devant chacune des lettres inscrites. Puis recule pour que l'on puisse lire l'inscription en entier ( figure 2 ). Après un fondu enchaîné, on découvre la scène suivante.




Figure 2. Fin du générique.

    2. La folie des grandeurs.

a) séquence 1 : « et il pompaient, pompaient, pompaient ... »

Les Shadoks sont des êtres primitifs dont l'instinct les pousse à croire que seule l'action de pomper ne prévaut. La séquence commence donc sur un plan général. Au loin, on découvre une bien curieuse machine d'où s'échappe de la fumée ( nuage de particules ) ( figure 3 ). En son centre se trouve un actionneur, aux extrémités duquel se tiennent le roi et un Shadok. Les deux Shadoks pompent à tour de rôle pour produire plus de fumée.

Chacun des Shadoks possède un squelette ( composé d'Ika pour les jambes, le tronc et les mains ). Il en est de même pour la manivelle ( elle n'a ni bras, ni jambes mais un Ika qui contrôle ses mouvements de balancier ).




Figure 3. Plan d'ensemble de la séquence.



b) séquence 2 : « la furie »

Des années et des années de pompage sans que jamais il se passe quelconque événement. Emporté par son entrain et son enthousiasme, le Shadok est pris de frénésie et accélère la cadence de pompage. Le roi, étant donné son âge avancé, n'a pas la même fougue que son jeune condisciple et ne peut soutenir une telle vitesse éternellement. Il va lâcher, c'est inéluctable !!!. La figure 5 montre comment le personnage est déformé ( de manière humoristique ) sous l'action de la manivelle qu'il actionne de plus en plus vite ( l'Ika dorsale déforme le Shadok ). Il se recroqueville de plus en plus ( Ikas qui plient ses jambes ).




Figure 5. De l'énergie à revendre.

c) séquence 3: « bada.... boum... ! »

Il arrivât ce qui devait arriver. Le roi lâchât prise et se retrouvât propulsé violemment en arrière. Pour illustrer la puissance de la propulsion, nous avons utilisé une Latice de déformation prenant la forme du chemin que parcourra le roi ( une courbe ). La figure 6 montre que nous avons utilisé le Key Frame pour déplacer le roi dans la Latice et pour lui décoller les yeux de la tête pour accentuer l'effet humoristique.




Figure 6. Plus dure sera la chute.

La figure 7. met en évidence la déformation occasionnée par la Latice.




Figure 7. ça doit faire mal !!!

d) séquence 4: « le manège enchanté »

Le roi se retrouve donc quelques mètres plus loin, complètement sonné. Des Shadoks tournent autour de sa tête, dessinant des cercles ( courbes de Bézier ) ( les Shadoks ne connaissent pas les oiseaux ). La caméra, elle aussi, tournoie rapidement autour du roi pour montrer que tout semble tourner autour du pauvre Shadok assommé ( courbes de Bézier + Key Frame pour orientation + tracking pour garder le Shadok au centre de l'image ).




Figure 8. Avez-vous déjà vu un Shadok voler ?

e) séquence 5: « bon sang, mais c'est bien sûr ?! »

Le souverain reprend connaissance après une brève agonie. C'est alors que lui vînt une idée. Peut-être est-il resté trop longtemps au soleil ? Ou peut-être a-t-il pris le fait d'avoir cru voir des Shadoks voler comme un signe, comme un message divin ? Quoi qu'il en soit, le voilà s'imaginant piloter un chasseur, tout droit sorti de la « Guerre des Etoiles » ( peut-être est-il trop allé au cinéma ces derniers temps ? ). ( figure 9 ).




Figure 9. Le retour du Jedi ???

La séquence commence sur un gros plan du visage du roi. La caméra se déplace de gauche à droite, laissant apparaître une bulle représentant la pensée du souverain ( path curve ). Les yeux suivent le mouvement de la caméra ( Vertex ). Le vaisseau plonge dans la galaxie ( path curve ) en déclenchant ses réacteurs à propulsion ( particules ). Le fondu enchaîné indique la scène suivante.



    3. A la conquête de la galaxie ?

a) séquence 1: « le grand départ »

Les Shadoks sont des êtres très obéissants, dotés d'une imagination débordante. Il ne leur a pas fallu très longtemps pour créer, ce que l'on peut appeler, une fusée. Le jour du grand départ est proche. Tous les Shadoks se sont réunis autour de la base de lancement pour acclamer leur roi ( figure 10 ).




Figure 10. Ce n'est qu'un au revoir mes frères.

Dans cette séquence, la caméra part d'un plan d'ensemble éloigné, tourne autour de la fusée et resserre sur le roi assis aux commandes ( path curve + Key Frame pour orientation ).

b) séquence 2: « adieu veaux, vaches, cochons, couvées... »

Du haut de son estrade, le roi contemple ses sujets. Ces derniers sautent sur place comme pour lui souhaiter bonne chance ( Ikas pour animer les jambes + Key Frame ).




Figure 11. Les Shadoks disent au revoir à leur maître.

c) séquence 3: « tchao pantin ! »

Le roi fait un dernier signe de la main pour saluer ses amis ( Ikas ).

d) séquence 4: « non Régis !!! pas ce bouton !!! »

C'est la phase ultime. Le roi prononce le décompte final et actionne le bouton de lancement ( figure 12 ).




Figure 12. Alors rouge, vert ou violet ? Humm !!

La main et le bouton sont animés par Key Frame.

e) séquence 5: « chronique d'une mort annoncée »

Un nuage de fumée s'échappe des réacteurs ( particules ) ( figure 13 ). La fusée entre dans une danse effrénée ( Key Frame ) et devient très vite incontrôlable ( l'a t-elle été ne serait-ce qu'une seule seconde ? ). Très vite, une explosion survient et une nouvelle fumée s'échappe envahissant le cockpit ( du moins, la plate-forme sur laquelle se trouve le roi ).




Figure 13. ça ne laisse présager rien de bon.

    4. Le dénouement tragique

a) séquence 1: « splash !! »

Le roi, cramponné à son siège se retrouve désolidarisé de l'ensemble du vaisseau et propulsé violemment en arrière ( Key Frame ). Il vole quelques instants et finit son baptême de l'air écrasé au sol cent mètres plus loin. Sa chute est marquée par un nuage de fumée ( Particules ).

Une inscription « Fin » en lettres de fumée s'affiche sur l'écran. Pour ce faire, nous avons utilisé des sphères émettrices de particules, et suivant des chemins ( curve path ) formant les lettres. Les lettres s'affichent une à une, puis disparaissent dans leur ordre d'arrivée lorsque toutes les lettres sont inscrites.


Figure 14. Le premier Shadok envoyé dans l'espace. C'est un petit pas pour l'humanité mais un grand bon en arrière pour le Shadok.



Notes complémentaires.

Ce projet a été réalisé en binôme par Nicolas Mollier et Philippe Couspeyre. Les deux protagonistes ont été présents simultanément durant toutes les phases de développement auxquelles ils ont participé de concert; de la modélisation à l'animation finale ( en passant par la rédaction du présent rapport ).

N'ayant aucune base en modélisation et seulement des notions en animations, il nous a fallu beaucoup de temps pour nous familiariser avec l'environnement de Blender, ce qui explique que nous n'ayons pu respecter, à la lettre, le story board que nous avions mis au point. Devant les problèmes rencontrés, nous avons fait le choix de privilégier l'apparence ( usage de nombreuses textures, jeux de lumières, ombrages, effets visuels, ... ) et le côté humoristique ( déformations volontaires, animations peu réalistes, ... ) au détriment, parfois, de l'animation. Nous avons, néanmoins, utilisé le maximum de techniques d'animation vues en TD, à savoir le Key Frame, le Path/Track, les latices, les vertex, les Ika et les particules. Nous avons également mis l'accent sur l'aspect esthétique, renforcé par l'utilisation de différentes prises de vues ( gros plans, contre-plongées, plans panoramiques, plans séquences, plans en contre-jour ( voir 3. et 4. ), scrolling, fondus enchaînés, ... ) et l'apparence comique de nos personnages et objets ( modélisation particulière, textures étranges, ... ). Enfin, nous nous sommes fortement inspirés du scénario 3 qui été proposé, pour mettre en scène nos personnages et leur donner vie, et espérons être parvenus à allier esthétisme et humour.