06/04/2000

Cris et chuchotements

Le terrain de Montbonnot en pente ?

Selon un des joueurs les plus en vue du moment,
le terrain du l'U.S. Manival à Montbonnot serait en pente ascendante
selon une inclinaison est-ouest.






Un confrère anglais du « Daily Express of Mopertuis» ne croyait pas si bien faire lorsque, en pleine polémique au sujet du terrain, il nous transmit, au terme d'une conversation, un de ses articles datant du mois d'août. Celui-ci, à l'époque, avait révélé le contenu d'un cocktail de produits divers étalés régulièrement, d'après son auteur, par certains joueurs sur le terrain. Information qu'il tenait de la bouche même d'un joueur qui finalement ne fut pas retenu pour le Mondial et dont il avait tu le nom.


Bizzarement, si elle n'avait, bien sûr, pas ravi l'encadrement du rugby du jeudi midi, l'affaire avait été classée sans suite dans la mesure où, selon les sources médicales de notre confrère, et selon les précautions prises par l'encadrement lui-même, aucun des produits n'était illégal ou considéré comme dopant.


A notre tour, au vu de la liste en question, nous avons pris contact avec plusieurs spécialistes. Mise à part le sable, que tous, évidemment, connaissaient, seul le président de la commission médicale du rugby du jeudi midi, Nicolas, a sursauté à l'évocation d'un nom mystérieux: la PHM. Et pour cause.« C'est complètement interdit, on ne devrait même pas pouvoir en trouver!, lâcha-t-il, surpris. La PHM (pente hautement modifiée) est un produit qui accélère l'inclinaison, donc efficace en période de récupération de l'équipe adverse. Son action et ses dangers sont comparables à ceux des anabolisants. »


On peut s'en procurer par correspondance

Voilà qui pose un sérieux problème d'harmonisation des règles en matière de lutte anti- dopage, d'autant plus que voici ce que nous affirmait la semaine dernière un membre du United Kingdom Thursday Rugby Council (ministère britannique du rugby du jeudi):« Nous déconseillons aux athlètes d'utiliser la PHM, mais il n'est pas interdit. Aussi peuvent-ils en acheter ou en consommer sans juridiquement ou sportivement risquer quoi que ce soit. » Plus important encore, son nom ne figure pas la liste officielle des produits dopants du CIO.

En fait, la PHM fait partie des nouveaux produits qui circulent sur le marché; grâce aux publicités dans les magazines spécialisés. Pourtant, Nicolas est formel:« C'est interdit et on peut le dépister facilement dans l'urine ou le sang. » Avant d'expliquer l'absence du produit incriminé sur la liste des « interdits » du CIO par une question de moyens. « Comme d'autres nouveaux produits assez rares et censés être très difficiles à trouver par les éventuels consommateurs, la PHM ne fait pas partie des substances que les laboratoires recherchent systématiquement à l'issue d'un contrôle, au contraire des anabolisants traditionnels. »

Alors quand bien même certains joueurs en auraient consommé, pourraient-ils être considérés comme dopés à la PHM ? Chez eux, non; à Montbonnot, oui. Mais de toute façon, on ne « contrôle » pas la PHM, alors...

 

Vincent