Jeudi Midi Olympique.- D'abord comment allez- vous? La cicatrisation de votre blessure sous l'ongle du pouce gauche est-elle effective? Thomas - Pratiquement. Et même, s'il est toujours difficile de le reconnaître, cette blessure m'a fait du bien! J'étais cuit sur le plan mental. Et quand le mental ne suit plus et que l'on commence à « tricher » à l'entraînement, le physique lâche vite...

J. M. O.- Votre avis sur la difficile victoire obtenue face au Blanc et Jaune T. - Ce match ne veut pas dire grand-chose. Les défaites precedentes nous ont fait mal... L'équipe a été perturbé, cela s'est ressenti nettement à travers ce manque évident d'envie et de concentration.

Le bilan est moyen, compte tenu du fait que nous avons perdu deux fois à Monbonnot, surtout contre le'USn'ria. Il ne faut pas avoir peur d'assumer. Ni de recevoir des critiques. Ceci étant, je crois qu'il serait mal venu de « tirer à vue » sur ce groupe car franchement, on n'avait jamais connu autant de pépins et de galères et cela a joué sur cette équipe qui manqua singulièrement de repères .

J. M. O.- Justement, comment analysez-vous les manques techniques basiques à un tel niveau de compétition? T. - Les raisons en sont multiples: d'abord, le doute qui s'est installé dans la tête de certains joueurs, ensuite cette incapacité à pouvoir vraiment travailler, notamment dans l'equipe: on n'est pas suffisamment ensemble pour espérer s'en sortir. Mathieu n'a rien pu faire avec tous ces pépins... Aujourd'hui, le travail technique est censé se réaliser et nous touchons là, le dernier volet, le plus criard, celui de la formation.
 
 

« Depuis trois ans, on tourne en rond »

J. M. O.- Alors, ouvrons le débat qui ne date pas d'aujourd'hui mais qui nous semble essentiel devant tant de lacunes affichées. T. - Tout à fait. C'est assurément l'une des clés du système à revoir et cela pose d'emblée le problème des compétences desdits responsables: Pierre Brice et sa theorie quasi biblique , Jean Jose et sa rigueur  castratrice,.Mais le sont-ils vraiment? Ce sujet brûlant est capital que ce soit dans les grands clubs comme dans les petits.

Chez moi, à  la Motte Servolex on a recruté des personnes au chômage pour s'occuper des gamins: question de temps, de disponibilité mais n'est-ce pas le signe de l'amateurisme?... Pour autant, on a besoin de ces personnes-là qui ne possèdent pas toujours les bonnes aptitudes. Mais il est temps de modifier les mentalités, d'agir en profondeur

.J. M. O.- Cela nous amène à évoquer les problèmes du professionnalisme et la crise actuelle du rugby du jeudi midi. T. - Depuis trois ans, on tourne en rond! Tout le monde défend sa cause: Thierry pour le retour a un jeu de percussion, Samuel pour l'integration de vachettes a la mi-temps.... Certains ont pu croire qu'une demi-finale de Coupe de Monbonnot pouvait tout effacer. C'est avoir la mémoire courte... La vérité, c'est que chacun de son côté tente de préserver ses intérêts: c'est humain mais cela ne peut plus durer.

Tout le monde cherche à apporter sa solution. Une solution individuelle et non collective.  Vincent ne s'entend pas avec Marc parce qu'il ne fait que raler, ni avec avec Pacsal qui n'a toujours pas acheter de moulés et qui glissent toujours en basket.  Du coup il parle peu, tire toujours une gueule de 3 metres de long. Je ne pense pas qu'on va pouvoir reconstruire un veritable esprit dans ces conditions.

On est en crise et c'est le flou total. Nous n'en finissons plus alors qu'il me semble évident que nous sommes embarqués sur le même bateau. Il serait peut-être temps de quitter un système qui se meurt . En cela, je trouve l'attitude de Mathieu responsable: il a raison de vouloir faire avancer les choses le plus vite possible. Il y en a marre de vivre seulement d'exploits! Vous verrez dans quatre ans qui aura raison...
 

Propos recueillis par Mathieu