16/11/2000
 
 

UN HOMME DANS LE MATCH

Michel: promotion rapide

Le « revenant » des RedHot a largement justifié la confiance que Vincent a mise en lui.


La revanche
Slodecki
L'interview
Rachid

Michel dans l'action. La seconde ligne familiale est au soutien.









                    Flatté? Il ne réfléchit pas longtemps pour avouer que « oui ». Que Vincent ait aussitôt pensé à lui quand Nono a su qu'il  ne jouerait pas, oui ça l'a flatté.  L'autosatisfaction ça n'est pourtant  pas son rayon, à Michel. Tout mais pas fat.

                  Souvent « dispo », toujours affable. Le sourire, éternel, comme arme de
                  séduction. La mouche blonde qui lui « mousquetaire » le menton n'est
                  qu'un leurre pour mettre un brin d'austérité dans la bouille de cet éternel
                  grand frère, celui qu'on a envie de suivre partout, dont on sait bonne
                  chaque initiative.

                 Prise de plaisir

                  Sa réception du coup d'envoi de RHFB-UFSEN, avec « bisquouette »
                  enrobée, façon fausse chistera avec retour à l'intérieur, appelez-ça comme
                  vous voulez, en dit plus long sur la prise de plaisir avant tout que celle du
                  risque insensé. Tentez, tentez, il en restera toujours quelque chose.

                  Michel Slodecki n'a plus rien - ou tout - à prouver. A trente-deux
                  printemps, retraite annoncée, on ne peut de toute façon pas reprendre du
                  rab sans finir son assiette, sans se régaler à chaque bouchée. Quitte à sortir
                  de table dans les arrêts de jeu pour un plaquage appuyé à l'estomac.

                  « Quand Vincent a pris les commandes des RedHot, je lui ai
                  dit: ''J'ai décidé de me me mettre en retrait car c'est difficile de
                  cumuler club et équipe nationale; mais si, à un moment, tu as des
                  problèmes en huit, je serai là. Si je suis en forme...

                  » Du coup, après qu'il m'eut appelé, l'autre semaine, j'ai été pris de
                  panique le lundi matin en me réveillant car j'ai cru avoir rêvé. Je ne
                  savais plus ce qu'il m'avait dit. ''T'es con, m'a-t-il répondu; on a
                  rendez- vous à dix heures et demi, magne-toi on t'attend''.

                  » Je me relance, je suis de nouveau sur le marché », rigole- t-il enfin,
                  se souvenant encore de ces places qu'il avait déjà récupérées, avant d'être
                  sélectionné, pour venir assister à la rencontre et qui lui ont permis de «
                  régaler un paquet de monde. »

                  Michel n'a pas foncé tête baissée, grisé par l'emballage du cadeau de
                  son ancien coach de club. « Si je ne m'étais pas senti au niveau,
                  j'aurais dit non. Mais, avec les bons débuts du RedStar en
                  championnat et en Coupe d'Europe, je me sentais très bien
                  physiquement. Ce genre de match, c'est quand même bandant!

                  Michel Slodecki ne s'est effectivement pas assis dessus, mais sa présence
                  a pesé sur la rencontre, sa présence au ras ou dans le replacement à bon
                  escient a rassuré une équipe qui avait besoin de repères « pépères » pour
                  asseoir son audace, pour se décomplexer face aux « world champions ».

                  A l'annonce de son retour au plus haut niveau, les copains du Red Star
                  n'ont pas manqué de concocter à Michel une haie d' «
                  horreurs », manière bourrue de lui témoigner leur affection. « Ils m'ont un
                  peu chambré, rigole-t-il benoîtement. Du style: ''T'aurais mieux fait
                  de dire que t'étais encore compétitif''. Tu parles, j'avais vraiment
                  rien prévu. »

                  S'il a seulement grignoté samedi soir, après son coup à l'estomac de fin de
                  match qui l'a quand même fait vomir sur le coup avant que le toubib lui
                  conseille de sortir, Slodecki, en tirant sur sa clope, a un instant
                  plongé son regard vers un objectif invisible, mais qui, apparemment, lui
                  serrait déjà les tripes. L'UFSEN était déjà loin.

                  « Tu sais, l'idéal, ç'aurait évidemment été de gagner nos trois
                  matchs. Mais ce qui serait génial, ce serait de reproduire au moins
                  trois fois ce qu'on a réalisé ce soir. Montrer à ces mecs qu'on est
                  capables de leur répondre. P..., on a rien à leur envier. »

                  Bon appétit!
 
 
 
 
 
 

Thomas GOUST