UFSEN - Red Hot Fucking Bulls: 10 - 5
L'UFSEN tient sa revanche
Bond en arrière de dix ans ou palier de reconstruction d'après Coupe du monde? Toujours est-il que ce UFSEN - RHFB, physiquement engagé, fut plutôt décevant sur le strict plan du jeu de mouvement...
|
|
|
|
Globalement, l'impression est mitigée après ce premier test
UFSEN - RHFB. Le combat fut rude, parfois violent, avec des impacts courts
et sévères. Mais la plupart des chiffres trahissent une piètre
qualitéd'utilisation des ballons, qu'ils soient issus des conquêtes
ou des récupérations.
Le contexte « revanchard » de ces retrouvailles a sans doute
influé négativement sur les deux équipes et... les
arbitres. En tout cas, l'obsession numéro 1 des deux équipes
a été, d'aller jouer dans le camp adverse et de provoquer
des fautes adverses. Les Taureaux ont réussi sur les mêlées
spontanées, les profs sur les mêlées ordonnées...
Cette pauvreté volontaire dans la conservation du ballon (notamment
du côté des profs) nous a ramené quelques années
en arrière quand le jeu au pied de Vincent rythmait les victoires
des RHFB presque autant que le « conquêtes- défense-jeu
au près et au pied » courageux mais réducteur de la
génération Wloch.
Résultat: un duel de buteurs (et de botteurs) en première
mi-temps, et un festival d'efficacité de l'UFSEN ensuite (2 essais)
avant que les RHFB, très dominateurs mais incapables de concrétiser
sur leurs temps forts, ne transforment (avec l'ultime complicité
compensatrice de Caramel) une sévère défaite en (faible)
espoir de « revanche de la revanche » samedi (toujours à
la même heure) au stade-vélodrome de Marseille.
Sur le strict plan des chiffres, le match est beaucoup moins emballant
qu'il n'a pu le paraître en deuxième mi-temps. Malgré
une différence apparemment flatteuse en touches (10 de plus!), les
RHFB ont laissé échapper un bonne demi- douzaine de ballons,
récupérés directement sur lancer de Slodecki (3) ou
indirectement dans la « consolidation » (mêlée
spontanée qui suit). La conséquence, sans doute, d'un «
espionnage » vidéo très attentif.
En mêlées ordonnées, en revanche, domination des RHFB
à l'impact, les deux piliers débutants de l'UFSEN ayant coûté
six pénalités aux leurs, ce qui n'eut pas l'air d'enthousiasmer
leur entraîneur lors de sa conférence de presse! confirmation:
la mêlée n'est plus un secteur essentiel du jeu, en particulier
près de la ligne adverse, l'UFSEN s'étant montrés
incapables d'exploiter favorablement à ras celles dont ils héritèrent
en deuxième mi- temps.
Conquête ou récupération, peu importe: les nombreux
coup d'envoi (20 en tout!) furent majoritairement récupérés
par l'UFSEN, notamment sur les coups de pied tombés ajustés
par Mehrtens très près de la ligne des 10 mètres.
Autant de ballons en moins pour permettre aux RHFB de rejouer immédiatement
dans le camp adverse...
Beaucoup de ballons perdus, notamment au pied: c'est le prix à payer
de l'occupation du camp adverse. L'UFSEN n'hésitent pas à
l'utiliser, possédant en Mehrtens un botteur précieux pour
le « gagne- terrain », et apparemment mieux adapté
que les botteurs français (dont Goust) à la nouvelle
texture des ballons pour allonger au maximum les coups de pied vrillés.
De rude plaquages...
Pression physique palpable au niveau des ballons perdus dans le jeu:
entre de rudes plaquages à l'impact et des montées défensives
ultra-rapides, les ballons perdus « dans le jeu »
(9 pour les RHFB, 7 pour l'UFSEN) ont été plus nombreux
que les en-avant (7 et 4). Cela dit, il est tout à fait normal que
les RHFB, ayant construit beaucoup plus, aient perdu davantage de ballons.
Constructions: durée de conservation limitée... Parmi les
chiffres significatifs d'un match « moyen » pour le très
haut niveau, le total des séquences dites longues (deux temps de
jeu et plus) est éloquent: 16 pour les Red Hot, 13 pour l'UFSEN,
on est loin de la cinquantaine (seuil considéré comme «
minimum »).
Plaquages et temps de jeu (calculés par Samuel) renforcent encore
plus cette impression de « combat sans jeu »: moins de 25 minutes
de jeu effectif, moins de 150 plaquages réussis au total par les
deux équipes, nous sommes loin des statistiques des meilleurs matchs
de Coupe du monde ou du Tri-Nations! Et dans les détails, il est
troublant d'apprendre que les RedHot ont passé les deux tiers de
la deuxième mi-
temps dans le camp de l'UFSEN (dont plus de 3 minutes dans les
22m) tandis que l'UFSEN réussissaient à marquer deux
essais en ayant passé 23 secondes dans les 22m RedHot! De quoi donner
à réfléchir à ces derniers avant d'élaborer
une (nouvelle?) stratégie pour la belle
Thomas GOUST envoyé spécial