16/11/2000

 UFSEN - Red Hot Fucking Bulls: 10 - 5

L'UFSEN tient sa revanche

 Bond en arrière de dix ans ou palier de reconstruction d'après Coupe du monde? Toujours est-il que ce UFSEN - RHFB, physiquement engagé, fut plutôt décevant sur le strict plan du jeu de mouvement...



 
 

La revanche
Slodecki
L'interview
Rachid

 

une masse noire s'est abattue sur les RedHot







              Globalement, l'impression est mitigée après ce premier test UFSEN - RHFB. Le combat fut rude, parfois violent, avec des impacts courts et sévères. Mais la plupart des chiffres trahissent une piètre qualitéd'utilisation des ballons, qu'ils soient issus des conquêtes ou des récupérations.
                  Le contexte « revanchard » de ces retrouvailles a sans doute influé négativement sur les deux équipes et... les arbitres. En tout cas, l'obsession numéro 1 des deux équipes a été, d'aller jouer dans le camp adverse et de provoquer des fautes adverses. Les Taureaux ont réussi sur les mêlées spontanées, les profs sur les mêlées ordonnées...
                  Cette pauvreté volontaire dans la conservation du ballon (notamment du côté des profs) nous a ramené quelques années en arrière quand le jeu au pied de Vincent rythmait les victoires des RHFB presque autant que le « conquêtes- défense-jeu au près et au pied » courageux mais réducteur de la génération Wloch.
                  Résultat: un duel de buteurs (et de botteurs) en première mi-temps, et un festival d'efficacité de l'UFSEN ensuite (2 essais) avant que les RHFB, très dominateurs mais incapables de concrétiser sur leurs  temps forts, ne transforment (avec l'ultime complicité compensatrice de Caramel) une sévère défaite en (faible) espoir de « revanche de la revanche » samedi (toujours à la même heure) au stade-vélodrome de Marseille.
                  Sur le strict plan des chiffres, le match est beaucoup moins emballant qu'il n'a pu le paraître en deuxième mi-temps. Malgré une différence apparemment flatteuse en touches (10 de plus!), les RHFB ont laissé échapper un bonne demi- douzaine de ballons, récupérés directement sur lancer de Slodecki (3) ou indirectement dans la « consolidation » (mêlée spontanée qui suit). La conséquence, sans doute, d'un « espionnage » vidéo très attentif.
                  En mêlées ordonnées, en revanche, domination des RHFB à l'impact, les deux piliers débutants de l'UFSEN ayant coûté six pénalités aux leurs, ce qui n'eut pas l'air d'enthousiasmer leur entraîneur  lors de sa conférence de presse! confirmation: la mêlée n'est plus un secteur essentiel du jeu, en particulier près de la ligne adverse, l'UFSEN s'étant montrés incapables d'exploiter favorablement à ras celles dont ils héritèrent en deuxième mi- temps.
                  Conquête ou récupération, peu importe: les nombreux coup d'envoi (20 en tout!) furent majoritairement récupérés par l'UFSEN, notamment sur les coups de pied tombés ajustés par Mehrtens très près de la ligne des 10 mètres.
                  Autant de ballons en moins pour permettre aux RHFB de rejouer immédiatement dans le camp adverse...
                  Beaucoup de ballons perdus, notamment au pied: c'est le prix à payer de l'occupation du camp adverse. L'UFSEN n'hésitent pas à l'utiliser, possédant en Mehrtens un botteur précieux pour le « gagne- terrain », et  apparemment mieux adapté que les botteurs français (dont Goust) à la  nouvelle texture des ballons pour allonger au maximum les coups de pied vrillés.

De rude plaquages...

                  Pression physique palpable au niveau des ballons perdus dans le  jeu: entre de rudes plaquages à l'impact et des montées défensives
 ultra-rapides, les ballons perdus « dans le jeu » (9 pour les RHFB, 7  pour l'UFSEN) ont été plus nombreux que les en-avant (7 et 4). Cela dit, il est tout à fait normal que les RHFB, ayant construit beaucoup plus, aient perdu davantage de ballons.
                  Constructions: durée de conservation limitée... Parmi les chiffres significatifs d'un match « moyen » pour le très haut niveau, le total des séquences dites longues (deux temps de jeu et plus) est éloquent: 16 pour  les Red Hot, 13 pour l'UFSEN, on est loin de la cinquantaine (seuil considéré comme « minimum »).
                  Plaquages et temps de jeu (calculés par Samuel) renforcent encore plus cette impression de « combat sans jeu »: moins de 25 minutes de jeu effectif, moins de 150 plaquages réussis au total par les deux équipes, nous sommes loin des statistiques des meilleurs matchs de Coupe du monde ou du Tri-Nations! Et dans les détails, il est troublant d'apprendre que les RedHot ont passé les deux tiers de la deuxième mi-
 temps dans le camp de l'UFSEN (dont plus de 3 minutes dans les 22m)  tandis que l'UFSEN réussissaient à marquer deux essais en ayant passé 23 secondes dans les 22m RedHot! De quoi donner à réfléchir à ces derniers avant d'élaborer une (nouvelle?) stratégie pour la belle

Thomas GOUST envoyé spécial